À “Qu’est-ce que la danse ?” se substitue alors la question “À quelle condition une œuvre joue-t’elle le rôle d’œuvre de danse ?” La question est de savoir, à la ville, à la campagne, à l’écran, à la scène ou à la salle, par les muscles, les os, la peau ou les neurones-miroirs, s’il est possible “d’habiter le monde en danseur”, un peu sur le modèle de la prescription faite par Martin Heidegger pour qui on devait “habiter le monde en poète”.
Archives de la catégorie : Montpellier Danse 42
Le Cri et L’Onde de Nacera Belaza – Montpellier Danse 42
Il y a une explosion qui ne demande qu’à s’exprimer, mais qui manque de place, un cri situé au bord, et qui suspend le climax indéfiniment. Ascétique, il n’y aura pas d’assouvissement, pas de cri, pas de retombée, seulement le temps qui se dilate autour de cette ultime seconde, dialectique, entre le vide et le plein qui constituent le désir. Le plaisir, dès lors, se situe sur le fil tendu entre l’ascèse et le désir, entre la précision et l’abandon.
Empire of Flora, Michèle Murray – Montpellier Danse 42
Michèle Murray revendique l’héritage de Merce Cunningham auprès de qui elle s’est formée. La structuration géométrique du plateau, l’expression du visage et la modalité d’exécution sont les points les plus visibles de cet héritage. Il y a aussi, bien sûr, la liberté dans la contrainte et la rigueur comme moyen d’émancipation. Il y a, enfin, l’absence de thème : l’écriture chorégraphique prend son point de départ dans la relation entre le corps des danseurs et le plateau, et se construit par un processus génératif, combinatoire.
L’Envol de Nacera Belaza – Montpellier Danse 42
La scène restera longtemps plongée dans la pénombre, jouant de la structure même de notre rétine. Le corps presque immobile de Nacera Belaza se devine surtout par son ombre portée ; un corps végétal, tiraillé entre la racine des pieds et l’appel de la lumière située en hauteur.
Le temps d’un hommage… Raimund Hoghe
L’irréductible mystère de la beauté du travail de Raymund Hoghe, qui réside dans les détails, cette beauté inquiète qui voit dans l’imperfection le moyen de crocheter le regard en l’interpelant, affirme la nature même du geste artistique. Car « on va au théâtre pour regarder et non pour détourner les yeux », nous rappelle Raimund Hoghe citant l’acteur et auteur Peter Radtke.
Robyn Orlin – « We wear our wheels with pride and slap your streets with color… we said « bonjour » to satan in 1820… » par le MIDM – Montpellier Danse 42
La carrière de Robyn Orlin est marquée par le moteur de la colère née de la prise de conscience de l’Apartheid lorsque, enfant, elle assistait avec sa mère aux weekend organisés dans les environs de Johannesburg. Ces moments, organisés par les miniers blancs pour présenter les danses traditionnelles des mineurs noirs pour un public blanc,Lire la suite « Robyn Orlin – « We wear our wheels with pride and slap your streets with color… we said « bonjour » to satan in 1820… » par le MIDM – Montpellier Danse 42″
Robyn Orlin, Solo pour Nadia Beugré – In a corner the sky surrenders… unpplugging archival journeys…#1 (for Nadia) Montpellier Danse 42
Tout commence par une boîte en carton, à taille humaine, une de ces boîtes de « déménagement aménagé » pourrait-on dire. En effet, c’est sur le modèle de l’habitat le plus précaire, celui des sans-abris que Robyn Orlin a observé dans les rues du Lower East Side à New-York, que s’est construit, en 1994, ce solo interprété, initialement, par Robyn Orlin et transmis, aujourd’hui, à Nadia Beugré.
Montpellier Danse 42 – En feuilletant le programme…
La mémoire semble être l’axe névralgique qui trame les œuvres entre elles. Fidèle aux artistes, Montpellier Danse nous permet de suivre leur parcours et de poursuivre, avec eux, ce qu’ils poursuivent, à tous les sens du terme.