« Nous en sommes là.
A jouer du possible sans le réaliser.
A aller jusqu’à l’épuisement des possibilités.
Un épuisement qui renonce à tout ordre de préférence et à toute organisation de but ou de
signification. »
A considérer les quelques lignes de la feuille de salle, on voit poindre les lectures de lectures qui ont présidées à la pièce Umwelt : on reconnait clairement Deleuze lisant Beckett après avoir lu Spinoza, dans son texte intitulé L’Epuisé.
Archives de la catégorie : 13 vents – CDN de Montpellier
La Cerisaie / 桜の園 de Tchekhov, par Daniel Jeanneteau et Mammar Benranou
Le serf s’affranchit et le propriétaire sombre, sa décadence réside dans l’oisiveté, lui faisant perdre tout corps à corps avec la nature, avec les éléments, avec la matière, avec la vie… “Imaginez, Ania : votre grand-père, votre arrière-grand-père, tous vos ancêtres possédaient des esclaves, ils possédaient des âmes vivantes… Posséder des âmes vivantes – mais cela vous a dégénérés, vous tous, vivants ou morts, si bien que votre mère, vous, votre oncle, vous ne voyez même plus que vous vivez de dettes, sur le compte des autres, le compte de ces gens que vous laissez à peine entrer dans votre vestibule…”
Laboratoire Poison et Qui Vive ! – Adeline Rosenstein
La pièce documentaire en 4 parties “Laboratoire Poison”, conçue, écrite et mise en scène par Adeline Rosenstein, interroge le regard, tous les regards. Elle interroge les énoncés et les énonciations. Elle aborde également la question des identités en contexte d’oppression : héro.ïne ici et lâche ailleurs, héro.ïne pour les uns et traître.sse pour les autres, héro.ïne aujourd’hui et scélérat.e demain. Car l’identité n’est pas une substance, mais le résultat d’une énonciation, elle n’est pas immuable et nous permet de comprendre que ce n’est pas hier qui explique aujourd’hui, mais aujourd’hui qui évalue hier.
Séminaire et Bord-Plateau – Institut Ophélie / Nathalie Garraud et Olivier Saccomano
De là, sûrement, la remarque d’Olivier Neveux quant à la récurrence du terme “réalisme” pour qualifier les enjeux d’un art politique qui consiste présenter le réel tel qu’il est au lieu de le traverstir en image idéologique. De là aussi l’appel à son dépassement, pour ne pas se borner à ce qui est mais imaginer ce qui pourrait être, ce qui devrait être, ce qu’on voudrait qui soit.