Bilan de la 44ème édition du Festival Montpellier Danse

Le festival Montpellier Danse se termine. Une journée qui a débuté par la conférence de presse faisant état du Bilan du festival. Pas moins de 17 créations ont été montrées au public, une augmentation de la fréquentation qui souligne l’attachement du public montpelliérain à la danse contemporaine. La matinée s’est poursuivie par l’inauguration du pavillon ouest de l’Agora, d’une surface totale de 265 m², repensé pour accueillir une salle d’exposition, un studio de danse, et un bureau.

Retour sur The Cloud – Arkadi Zaides / Festival Montpellier Danse 44

Dans cette dernière création, intitulée The Cloud, Arkadi Zaides poursuit sa réflexion sur les liens qui unissent performance et document. Il est question, ici, de la mémoire de Tchernobyl au moment où la fusion du cœur du réacteur 4 provoqué l’incident nucléaire le plus grave de l’histoire, entre souvenirs d’enfance, catastrophe planétaire et signe d’un effondrement politique.

We Learned A Lot At Our Own Funeral de Daina Ashbee au Festival Montpellier Danse

Comme un acte sacré qui déchire le noir, le cœur et les entrailles, la voix d’Imara Bosco fraye un chemin qui va de l’oreille au canal lacrymal, et réveille les larmes qui sommeillaient en nous, tapies au fond de la conscience…
Le corps de Momoko Shimada quitte son lit de sable, entre rigidité cadavérique et position fœtale. Humus des corps rendus à la terre, au sable, à la mer, le travail de Daina Ashbee se passe facilement de mots. Flirtant avec la performance, fin, profond, délicat, et d’une rare intelligence…

Shiraz, d’Armin Hokmi – Festival Montpellier Danse

Le festival se poursuit avec des moments particulièrement précieux. Armin Hokmi dévoile la finesse de son écriture chorégraphique à l’occasion de sa pièce Shiraz, au théâtre du Hangar. L’occasion pour nous de parler également d’un autre moment précieux, celui d’Idée d’Abdel Mounim Elallami.

Il cimento dell’armonia e dell’invenzione, Anne Teresa de Keersmaeker et Radouan Mriziga au festival Montpellier Danse

Il cimento dell’armonia e dell’invenzione, traduit par « La confrontation entre l’harmonie et l’invention » ou par « L’Épreuve de l’Harmonie et de l’Invention », est le titre d’un recueil de douze concertos pour violon soliste, cordes et basse continue. Le quattro stagioni – Les Quatre Saisons Opus 8, no 1-4, ouvre le recueil. Si Vivaldi débute par le printemps, Anne Teresa de Keersmaeker et Radouan Mriziga choisissent, quant à eux, de débuter par l’automne. La pièce se déploie entre géométrie et mémoire des gestes issus du monde rural, entre travail et fêtes paysannes, entre humour et grâce.

Mille et Une Nuits de Sorour Darabi – Festival Montpellier Danse

C’est dans cette ambiance, fraîche et humide, que Sorour Darabi nous invite à assister à ses Mille et Une Nuits. Dans le clair-obscur et la brume, le public ressemble à une morphose entre Delacroix et les miniatures persanes.

Takemehome de Dimitri Chamblas et Kim Gordon au festival Montpellier Danse

“Cette pièce n’est pas thématique”, a expliqué Dimitri Chamblas lors de la conférence de presse, “je me suis inspiré de ce que j’ai vu”. Image, donc, pure image, vaguement lointaine, de corps énigmatiques et opaques. “La dramaturgie de la pièce ne se structure pas en arc”, signale également Dimitri Chamblas, mais plutôt comme l’étirement d’un temps non orienté vers un but, une errance qui n’attend rien. L’errance ne saurait, en effet, avoir la forme d’un arc, elle a plutôt la forme d’un temps dont le déversement de la ligne ressemble à la flaque aride d’un désert dans lequel l’errant.e n’a pas d’autre identité que l’errance. Si Takemehome ne construit pas ses images par dénotation, représentation, métaphore ou symbolisation, elles ont tout de même un lieu de naissance qui leur confère le statut sémiotique de trace quasi-photographique.

Ouverture de Montpellier Danse 2024 – Focus sur Saburo Teshigawara et Arkadi Zaides

Un festival fait de créations, c’est donc un festival construit sur la confiance en la parenté qui existe entre l’œuvre et la plante rudérale : elle adviendra forcément. Un festival fait de créations, c’est aussi un festival fait de soutiens, car pour Jean-Paul Montanari, “le seul soutien aux artistes qui vaille, c’est justement les aides en termes techniques et surtout financiers. Tout le reste n’est que bavardage de salon”.

Arche de Gildas Milin et la Promotion 2024 de l’ENSAD au Printemps des Comédiens

Au Printemps des Comédiens, Gildas Milin et les élèves de la dernière promotion de l’ENSAD (Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier) présentaient Arche, une fiction très documentée autour de la Pitié-Salpêtrière. Le nom de la Pitié-Salpêtrière, en lui-même, est déjà une porte obscure qui nous conduit à l’Histoire, à l’effroi, à l’hypnose, à l’inextricabilité du vrai, du fantasme, et de la folie. Gildas Milin et les élèves de l’ENSAD nous ont plongé.e.s, ce samedi 8 juin au Théâtre du Hangar, entre les murs de la Pitié-Salpêtrière, pour un voyage de 5h00.

Comment Dire..? Sylvie Chalaye

Ce nouvel épisode est dédié à Sylvie Chalaye, historienne du théâtre et anthropologue des représentations de l’Afrique et du monde noir dans les arts du spectacle. Il rend compte de la conférence intitulée « Jouer, rejouer, dé-jouer la Vénus noire, figure fantomale de l’éroticolonie » consacrée à Saartjie Baartman, dite la Vénus Hottentote.