Der Wij de Kirill Serebrennikov, d’après Nikolaï Gogol

De même, dans la mise en scène de Kirill Serebrennikov, les visages restent éteints pendant la majeure partie de la pièce, celui du soldat russe n’apparaîtra que dans le monologue final. Ce visage, que Lévinas décrit comme une misère, une vulnérabilité et un dénuement qui exige réponse : “Le visage s’impose à moi sans que je puisse cesser d’être responsable de sa misère.” Ce visage, qui me dit que je dois répondre de tous les autres. Ce visage, qui est l’horizon de la morale. Ce visage, qu’il suffit de ne pas regarder pour qu’il soit aisé d’appuyer sur la gâchette…

Oasis de la Impunidad de Marco Layera – “au moins, ici, la cruauté est feinte”

Tout est fait de prestidigitation, et pourtant, tout fonctionne à plein régime. Une mutilation, une œuvre, une torture, un barbecue, etc. Chaque tableau creuse la question de la monstruosité. On y reconnaît du Bacon, du Brueghel, du cabinet de curiosité, de la descente de croix, des planches anatomiques, des écorchés, de la viande, du Vésale, des cris, des pleurs, un enterrement, etc. C’est là le portrait kaléïdoscopique du monde… Un monde grossier, cruel, pornographique, effroyablement grotesque, cynique : un broyeur infernal.