Takemehome de Dimitri Chamblas et Kim Gordon au festival Montpellier Danse

“Cette pièce n’est pas thématique”, a expliqué Dimitri Chamblas lors de la conférence de presse, “je me suis inspiré de ce que j’ai vu”. Image, donc, pure image, vaguement lointaine, de corps énigmatiques et opaques. “La dramaturgie de la pièce ne se structure pas en arc”, signale également Dimitri Chamblas, mais plutôt comme l’étirement d’un temps non orienté vers un but, une errance qui n’attend rien. L’errance ne saurait, en effet, avoir la forme d’un arc, elle a plutôt la forme d’un temps dont le déversement de la ligne ressemble à la flaque aride d’un désert dans lequel l’errant.e n’a pas d’autre identité que l’errance. Si Takemehome ne construit pas ses images par dénotation, représentation, métaphore ou symbolisation, elles ont tout de même un lieu de naissance qui leur confère le statut sémiotique de trace quasi-photographique.

Ouverture de Montpellier Danse 2024 – Un festival sous le signe des créations

Un festival fait de créations, c’est donc un festival construit sur la confiance en la parenté qui existe entre l’œuvre et la plante rudérale : elle adviendra forcément. Un festival fait de créations, c’est aussi un festival fait de soutiens, car pour Jean-Paul Montanari, “le seul soutien aux artistes qui vaille, c’est justement les aides en termes techniques et surtout financiers. Tout le reste n’est que bavardage de salon”.