Le Musée n’est pas seulement un lieu d’exposition, il est aussi un lieu de collection. Dans leur diversité d’époque, de forme, de genre, quelques détails qui auraient pu passer inaperçus se font motifs. Visiter Marguerite Duras aux côtés de Julien Gosselin, c’est bénéficier d’un éclairage, l’occasion de se dire que nous ne l’avions peut-être pas si bien lue, que nous devrions la relire, que nous n’avions pas mesuré ce qui était en germe dans certains textes, en queues de comète dans d’autres.
Archives de la catégorie : Domaine d’O
La Guerre n’a pas un visage de femme de Svetlana Alexievitch par Julie Deliquet au Printemps des Comédiens
A partir des témoignages de femmes soviétiques ayant fait la Seconde Guerre mondiale, que Svetlana Alexievitch (Prix Nobel de littérature 2015) a récoltés individuellement, Julie Deliquet propose une forme théâtrale dialoguée, qui met en jeu une situation fictive, celle où les témoins seraient réunies dans la même pièce, et prendraient la parole côte à côte, complétant leur récit, se répondant l’une l’autre, dans une discussion aux allures chorales. Neuf femmes sur le plateau témoignent de leur expérience de femmes engagées dans l’Armée rouge lors de la Seconde Guerre mondiale. Brancardières, infirmières, pilotes, tireuses d’élite…
Edelweiss [France Fascisme] de Sylvain Creuzevault / 13 vents CDN et Domaine d’O, Cité européenne du théâtre – Montpellier.
D’accusation en défense, d’hésitation en capitulation, et de délire en gouvernance politique, une dramaturgie de la délibération – argumentaires et documents – conduit la pièce. Histoire et Droit n’interrogent pas la morale, mais le fait. Et c’est cette difficile rigueur que Sylvain Creuzevault nous offre, et qui nous oblige à déplacer notre regard, à dépassionner notre intelligence, à affûter notre attention, à aguerrir notre vigilance. Car il y a une différence énorme, et pourtant souvent masquée, entre être face à une opinion, et être face aux faits.
Extra Life de Gisèle Vienne – Théâtre Jean-Claude Carrière / Domaine d’O
Que serait une écriture de la sidération, si ce n’est une aphasie, un silence, un détournement ? Quelle serait la brûlure qu’il faudrait s’infliger pour se sentir exister, encore, malgré le vol qui a été fait de nos corps ? …Nos vies… comme une lente et douloureuse paralysie du sommeil : ni mouvement, ni conscience… Dans Extra Life, Gisèle Vienne fait l’économie de la parole pour exprimer l’hébétude et la sidération…
