Comment Dire..? Rébecca Chaillon

Comment dire..? est une émission radiophonique créée en partenariat avec le département Théâtre / spectacle vivant de l’Université Paul Valéry Montpellier 3 et la radio FMPlus, dédiée aux auteurices dramatiques invité.e.s à l’Université Paul Valéry par Pénélope Dechaufour et/ou édité.e.s aux éditions Espaces34. Cette double actualité est suivie par Marie Reverdy et Elane Ouamrane, étudiant en Master 2 de Théâtre et Art du Spectacle vivant. Chaque émission fait entendre des interviews, des lectures d’extraits, et des musiques choisies par les auteurices.

Ce nouvel épisode est consacré à l’autrice, performeuse et metteuse en scène, Rébecca Chaillon, invitée à l’Université Paul Valéry dans le cadre du colloque Ecritures et scènes décoloniales : quelles modalités esthétiques, quels imaginaires scéniques ? (III). Perspectives intersectionnelles, qui s’est tenu le Vendredi 8 Mars 2024 à l’Université Paul-Valéry. Il a été organisé par Pénélope Dechaufour, en collaboration avec le RIRRA 21, le département d’Etudes Théâtrales de l’Université Paul Valéry Montpellier 3, et en partenariat avec le SeFeA de l’IRET (Sorbonne-Nouvelle) et le projet TRANS’ART.

Le colloque fait écho à la programmation du spectacle Plutôt vomir que faillir de Rébecca Chaillon, joué le 6, 7 et 8 Mars 2024 au Théâtre Jean Vilar de Montpellier, en co-accueil avec le Théâtre des 13 Vents, Centre Dramatique National.

Plutôt vomir que faillir – Cie Dans Le Ventre © Marikel Lahana

Ecouter l’émission en ligne

Rébecca Chaillon est interviewée par Pénélope Dechaufour – Maîtresse de conférences en études théâtrales à l’Université Paul-Valéry (Montpellier).
Les musiques que Rébecca Chaillon a choisi de nous partager sont :
– Ausgang, Élite,
– Mélodie Lauret, Le moment présent
– La Perfecta, La divinité

D’origine martiniquaise, Rébecca Chaillon passe son enfance et son adolescence en Picardie. Elle rejoint Paris pour des études d’arts du spectacle et le conservatoire du XXe. De 2005 à 2017, elle travaille au sein de la compagnie de débat théâtral Entrée de Jeu, dirigée par Bernard Grosjean, et dans sa propre structure : La compagnie Dans Le Ventre, qu’elle fonde en 2006.

Rébecca Chaillon © Su Cassiano

Sa rencontre avec Rodrigo Garcia la confirme dans son envie d’écrire pour la scène performative, d’y mettre en jeu sa pratique de l’auto-maquillage artistique enseignée par Florence Chantriaux et sa fascination pour la nourriture notamment avec son seul en scène L’estomac dans la peau (lauréat CNT/ARTCENA dramaturgies plurielles 2012). Elle donne son solo pour de nombreux festivals de performances et d’évènements queer, et pour des lieux plus institutionnels. Sa création suivante Monstres d’amour (je vais te donner une bonne raison de crier) est un duo avec sa collaboratrice principale Elisa Monteil, autour du cannibalisme amoureux et d’Issei Sagawa.

Rébecca Chaillon participe aux films documentaires sur les performers pro-sex d’Emilie Jouvet My Body My rules, et Ouvrir la voix d’Amandine Gay sur les femmes afrodescendantes. Elle débute sur les écrans avec un rôle récurrent pour la série Les Grands, réalisé par Vianney Lebasque.

Rébecca Chaillon écrit les textes, danse et performe dans la création de Delavallet Bidiefono : Monstres/On ne danse pas pour rien. Elle travaille aussi avec Yann Da Costa dans Loveless et les Détaché.e.s, avec Gianni Gregory Fornet dans Oratoria Vigilant Animal, Anne Contensou pour Elle/Ulysse, Arnaud Troalic dans Polis, et Pierre Guillois dans Sa bouche ne connaît pas de dimanche. En Juillet 2023, elle se produit pour la grande forme Carte Noire nommée désir au festival In d’Avignon. Elle fait également partie du réseau d’artistes RER Q. Depuis 2020, elle est artiste associée au Théâtre de la Manufacture – CDN de Nancy.

Elle met en scène : Plutôt vomir que faillir (2022) ; L’âge gras de la bête (2022) ; Carte noire nommée désir (2021) ; Une patte retombe toujours sur ces chattes (2021) ; Dépressions (2021) ; La Gouineraie (2020) ; Ou la ou lé, ou comment le zouk est notre seul recours (2019) ; White washing (2019) ; Où la chèvre est attachée, il faut qu’elle broute (2018) ; Ariette, la grosse sirène (2017) ; Monstre d’amour/ je vais te donner une bonne raison de crier (2017) ; Plus gros que le ventre (2016) ; L’estomac dans la peau (2014) ; Je vous aime bien mais je me préfère (2012) ; Le Gâteau (2011).

Elle écrit Boudin Biguine Best of banane (L’Arche, 2023) et contribue aux ouvrages collectifs Lettres aux jeunes poétesses (dir. Aurélie Olivier, L’Arche, 2021) et Décolonisons les arts ! (dir. Leïla Cukierman, Genty Dambury & Françoise Vergès, L’Arche, 2018). Elle a également contribué à l’écriture de l’ouvrage collectif Sororité (dir. Chloé Delaume, Editions Point, 2021)

Actualité : Carte d’or (titre provisoire) – création automne 2024.
Carte d’Or s’inscrit dans le prolongement de Carte Noire nommée Désir, au-delà d’une simple suite, Carte d’Or sera un spectacle impulsé par les zones aperçues mais restées inexplorées lors des temps de création du précédent opus. Si ce dernier interrogeait les questions du désir à travers la situation de femmes afrodescendantes, Carte d’Or articulera afrodescendance, foi et argent. En effet, les femmes noires ont héritées de valeurs et de croyances qui participent à notre place actuelle dans la société, et pour en parfaire le portrait, il s’agit d’ajouter à l’étude sociologique du croisement genre/race une densité sur les questions de classe et de religion. L’écriture d’un réel poétique, le propos politique tranchant et radical, la mise en espace des points de vue sur le monde, les images sont plastiques, les performances des corps qui s’écorchent, jouent, chantent lyrique, ou « cirquent » seront toujours les ingrédients de ce second opus.

Accéder au site de la compagnie

Laisser un commentaire