À l’instar de Frankenstein, FRANK est un monstre fait de l’hybridité d’éléments composites, disparates, hétérogènes, hétéroclites. Dans une ambiance qui réveille, à nos imaginaires, les univers angoissés de la culture populaire des années 90, la figure du zombi, le post-apo, le shock rock à la Marylin Manson, les rituels Winti et leur diabolisation par le régime colonial néerlandais, le corps noir évidé de son âme par les colons européens, la ronde de nuit, la cage aux fauves, le krump, la voix, le texte, le rideau à lanières en PVC de la boucherie, le corps noir dans le miroir déformé du regard raciste, le cri, les larmes, la terre, la décomposition. Tout ça et plus, cousu pêle-mêle, dans une dramaturgie frankensteinnienne.
Archives de la catégorie : Montpellier Danse 45
Salia Sanou, De Fugues… en Suites… Festival Montpellier Danse
Il est 22 heure à l’Agora, à l’exact point de rencontre entre chiens et loups, au moment où certains contrastes s’hérissent et ou d’autres s’estompent. Les notes du piano se font entendre : Jean-Sébastien Bach et son Art de la Fugue. Suivant la structure du contrepoint de la partition musicale, De Fugues… en Suites… s’écrit, au plateau par la confrontation de 6 lignes chorégraphiques qui se croisent, se nouent, se juxtaposent, s’unissent, se répondent, s’évitent, se retrouvent, en canon comme la Fugue, structurées par alternance comme la Suite.
Good Luck d’Amit Noy – Festival Montpellier Danse
Pour ce 45ème festival, Amit Noy présente, au théâtre du Hangar, un solo intitulé GoodLuck, titre qu’il choisit suite à un travail scolaire qui consistait à faire écrire, à des enfants d’une classe de primaire, une lettre adressée à Anne Franck, et sur l’une desquelles on pouvait lire “Good Luck for the Shoah”. Sondant la mémoire consciente et inconsciente du peuple juif, de l’état-nation d’Israël, de la névrose et de la paranoïa, GoodLuck explore les figures de la cruauté et examine “les processus somatiques de discipline, de perpétration et de culpabilité”.
La Vie Nouvelle, Sylvain Huc et Mathilde Olivares – Festival Montpellier Danse
Véritable duo d’écriture et de plateau, La vie nouvelle, créée au festival Montpellier Danse, “est l’aboutissement de toutes ces années de pratiques, de pensées, de réflexions et de partages.” Pour cette pièce, Sylvain Huc et Mathilde Olivares explorent le mouvement pur, une danse qui serait à elle-même sa propre fin, une chorégraphie qui ne dépendrait que d’elle-même, qui s’auto-engendrerait.
Les Oiseaux de Lenio Kaklea – Festival Montpellier Danse
Pour cette 45ème édition du festival, Lenio Kaklea présente sa pièce Les Oiseaux au théâtre de La Vignette. Créée à Montpellier Danse, la pièce, inspirée des Oiseaux d’Aristophane, déploie une composition chorégraphique complexe, alternant soli et mouvements de groupe, et interroge les différents envols, du corps emporté par la danse au bourdonnement du drone, et du trapèze aux portés.
Israel Galván & Michael Leonhart, New Sketches of Spain à Montpellier Danse
Pour sa pièce New Sketches of Spain créée au festival Montpellier Danse, dans la cour de l’Agora, le corps expressif, rythmique, percussif, d’Israel Galván rencontre le jazz, sa pulsation et ses langueurs. A ses côtés, Michael Leonhart, trompettiste new-yorkais, joue en live, avec une formation de 6 musiciens, un set inspiré de l’album Sketches of Spain de Miles Davis et Gil Evans
Territoires de Mathilde Monnier à l’Agora – Festival Montpellier Danse
La carte n’est pas le territoire, pas plus que le territoire n’est le milieu, l’environnement ou le paysage. Et c’est le mot “territoires” , au pluriel, que Mathilde Monnier choisit pour titre de son installation chorégraphique, qui consiste a occuper un lieu par une multitude d’extraits, de capsules, ou de fragments, afin de nous offrir de visiter l’ensemble des œuvres qui composent son répertoire. Réparties dans toute l’Agora, de la cour aux ateliers en passant par les studios, une vingtaine de pièces en une trentaine de fragments de quelques minutes nous invitent à parcourir, dans un sens ou dans un autre, ce couvent des ursulines devenu cité internationale de la danse.
Epique ! (Pour Yikakou) de Nadia Beugré, créée à Montpellier Danse
Dans Epique ! (Pour Yikakou), Nadia Beugré explore un village enseveli de Côte d’Ivoire, Yikakou, aujourd’hui habité par les plantes et par la mémoire diffuse de celles et ceux qui l’ont jadis peuplé. Ce village, c’est celui de ses ancêtres ; celui de son père, et de son aïeule arrière ou arrière-arrière-grand-mère Gbahihonon, dont le prénom signifie “la femme qui dit ce qu’elle voit”, prophétesse qui pouvait prédire le destin des nouveaux-nés, protectrice du village.
Formes(s) de vie, Eric Minh Cuong Castaing à Montpellier Danse
Dans un dispositif scénographique qui n’est ni le ring, ni le théâtre, ni le podium, ni le cinéma, ou un peu tout ça à la fois, Elise Argaud, Yumiko Funaya, Aloun, Marchal, Kamel Messelleka, Nans Pierson déploient sur le plateau, en solo, duo ou trio, le temps du mouvement et celui du regard. L’écran situé en fond de scène projette parfois les images d’un “chœur prothétique”, zoomant sur le contact des mains, la mélodie des souffles, ou sur l’émotion du toucher, faisant écho à la performance dansée Sous Influence créée quatre ans plus tôt, en 2017.
Of the heart – An etude d’Armin Hokmi au festival Montpellier Danse
Lors de la conférence de presse de l’an dernier, pour Shiraz, la prise de parole d’Armin Hokmi semblait s’articuler en dytique avec sa proposition chorégraphique. Pour cette 45ème édition, Armin Hokmi, artiste associé à Montpellier Danse, présente un solo intitulé Of the heart – An etude. Si Shiraz reposait sur l’écrin d’un récit étoffé qu’Armin Hokmi avait déployé autour du Festival des Arts de Shiraz, Of the heart – An etude repose sur l’aphasie qui prend le cœur pour synonyme des émotions indicibles. « Car le coeur, dira Armin Hokmi, c’est le mot que l’on emploie pour définir les émotions que nous ne comprenons pas. »
