Julien Gosselin joue avec les mythes de l’Europe : il y a comme une nostalgie des apparences, des salons, des discussions littéraires, de la vitalité culturelle de la Vienne de ce début de XXème siècle. Et il y a cet arrière-goût d’apocalypse qui approche, de catastrophe imminente, d’empire déchu et de décadence. Il flotte dans l’air comme un relent du marquis de Sade. La lucidité des protagonistes réveille leur pulsion de mort, leur cruauté. Ielles portent, en ielles, les ferments de la destruction : la catastrophe est endogène. Il y a les costumes, les coiffes, l’argenterie. Il y a la classe bourgeoise et cultivée, il y a Freud, Mahler, Schönberg, l’alcool et la sexualité. Il y a quelque chose qui vomit, éjacule, pleure, parle, chie, saigne, déborde. Et des restes de ces excès, on s’en essuie le gland ou le coin de la bouche dans un joli mouchoir de soie. Il y a le fiel et la dentelle, le satin et le sang, l’odeur de la putréfaction sous la dorure des masques.
